Comment sont-ils arrivés là ?
"Si votre marché n’existe pas, créez le besoin."
La raison majeure de l'arrivée des Belly-Boats :
L'invention du pneu est la conjonction entre le procédé de vulcanisation inventé par Charles Goodyear en 1842, la membrane de caoutchouc remplie d'air avec valve de John Boyd Dunlop (1887- brevet en 1888), et la chambre à air des frères Michelin en 1891.
Au plus loin de mon immersion dans le temps (commercialement parlant), les premiers Float-Tubes ont été fabriqués et vendus aux pêcheurs et chasseurs des States courant 1895.
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| Fishmaster (1947), Tucker Duck & Rubber et Fish-n-Float existaient depuis les années 1940 à 1960. |
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| "Le tube antique Made In France" |
Seulement voilà, s’en tenir à cette date historique serait passer sous silence tous les bricolages antérieurs. Des rafistolages de fortune sur une chambre à air de tracteur qui traînait poussiéreuse au fond d'une grange. Car c’est bien là, dans la campagne de l’Idaho et d’ailleurs, que l’histoire du Float-Tube a sa source. Le plus naturellement du monde, simplement pour pêcher le plan d’eau de la propriété familiale et prétendre, un jour, étendre la prospection aux étangs alentours, puis les grands lacs.
Ces Float-Tubes sommaires ont principalement étaient utilisés par des pêcheurs à la ligne. Souvent en position plus ou moins allongée se débattant allègrement dans l’étang de la ferme. Les plus enthousiastes ont fait preuve de créativité en installant divers systèmes de sièges afin de s'offrir le confort nécessaire. À ce stade, quand il s’agit d’optimiser, tout est bon à prendre : la planche de la balançoire, la vieille assise du déambulateur de bébé, des cordages, des sangles sans oublier les rustines ... tout était prétexte à l’agrément. Et c'est ainsi, dans l’anonymat des remises, que l’histoire des "Float-Tubers" a commencé.
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| "Gentleman Farmer." |
La fabrication en série des premiers tubes débute timidement vers la fin des années 1940 jusqu’au début des années 1950. Auparavant, quelques modèles amphiboles existaient, mais aucun d'eux semblaient vraiment faire son chemin.
1940/1950 est donc une période faste où le "First-Inner-Tube" se pare d'une housse. Mais il faudra attendre le début des années 1970 pour que la popularité prenne son essor. En premier lieu, au près des pêcheurs de truites et chasseurs. Dix ans plus tard en 1980, c'est la presse halieutiques qui s'empare du phénomène, même s'il n'existait qu'une poignée de marques et de modèles.
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| "Tucker Duck & Rubber Co (Fort Smith, Arkansas )" |
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| "Rio Grande, 3 034 km sur un Tube ?" |
Au terme de cette époque morose, des nouveaux fabricants entrent sur ce marché en amorce de croissance, dont seulement quelques uns subsisterons sur le long terme. Les housses étaient on ne peut plus basiques, sans fioriture et très rarement équipées d'une poche. Parfois une pochette plate où glisser sa carte de pêche et les cigarettes. Quant aux sièges, la plupart étaient triangulaires, en toile ou tissu enduit, agrémentés d'un réglage succinct à trois points par sangle d'entrejambe. Offrant une confortable assise basse, derche immergé.
Outre l'obsession du bain de siège des "Truitomaniaques Lacustres" en eau plate, le vrai démarrage est en grande partie dû à l’arrivée des nouveaux matériaux, tels ceux de la filiale des fibres synthétiques (Polymères) et toiles imprégnés qui ont vu le jour entre 1929 et 1944... Un progrès notable, en remplacement du coton huilé des enveloppes qui protégeaient soigneusement les fragiles membranes de caoutchouc. Car ici aussi Monsieur, dans l'industrie, nous sommes universellement sur la base des flotteurs issus des classiques chambres à air de camions.
Au milieu de l'année 1980, l’apparition des poches et des tabliers fait la Une des magazines et des encarts publicitaires. Alors que disparaissent une à une les chambres à air de tracteur. Dès lors, le flotteur est devancé par les vessies en polyéthylène sur mesures adaptées aux modèles. Dans les années 90 les boudins en vinyle, uréthane ... prendront le relais et c'en sera définitivement terminé du caoutchouc noir.
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| "Marv Taylor's" |
Puis, ce fut le grand Ziiip des fermetures à glissières variablement étanches et surtout les systèmes de vulcanisations à chaud... Les multi-poches de rangement se mirent à fleurir à gogo mais sans velcro. Bien qu'existant, et découvert par sérendipité en 1948 par le suisse George de Mestral, le Scratch sur les Floats arrivera très tardivement.
Évidemment, "Del Canty" fabriquait et vendait les bateaux de ventre à la fin des années 70, mais ce n'était pas une grosse opération commerciale et la marque semble ne jamais avoir décollé. À cette époque, on pouvait aussi compter sur la qualité du "Fishmaster". Un modèle abouti et l'un des premiers à être entré sur le marché du Float-Tube. Du brut de pomme, sobre et robuste, mais qui ne ferait pas le poids face aux normes actuelles. Un des champions toutes catégories de l'épisode.
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| "Un Fishmaster Canvas fin 1970" |
Tout ce temps les tubes sont majoritairement restés arrondis, hormis le "Caddis", apparu la première fois en 1982 et qui se démarquait du lot sous une forme plus carrée. En 1984, l'excellence du tuber refait surface dans sa version finale et sans fausse note sur le plan Mkt. Il s'impose au public par le biais d'une annonce pleine page, illustré à l'aquarelle et affichant ostentatoirement le moindre de ses points forts. Seul son nom de baptême "Caddis" n'apparaît pas en gros titre sur la publicité. Une astuce des marketeurs qui ont soigneusement sélectionné parmi une nuée d'insectes, l'un des plus attrayants pour le déjeuner des truites. Un nom de marque facilement identifiable par les pêcheurs et bien plus accrocheur pour ces derniers qu'un tube nommé Trichoptères. Un choix stratégique donc, pour ce Caddis en vol libre qui ciblait avant tout les moucheurs. La marque "Ray Scott" fabriquait un modèle similaire au Caddis.
Les années 80 resterons définitivement les années d'or du bateau rond. Les "Del Canty" ont continué d'évoluer : en 1990 ils adoptent des formes plus oblongues.
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| "Caddis 1984" |
La grande révolution est en marche :
Les nouvelles formes type U-boats (Del Canty 1991) et sa variante V-Boat accostent. L'archétype Vee-Tube s’imposera rapidement et toute une armada de tubes vont suivre à la nage. Tous ce jolie monde envahie un marché fleurissant jusqu’à ce que nous connaissons aujourd’hui. Les bateaux du ventre sont sur orbite et se mettent à respirer sous haute pression... Ne manque plus que l'arrivée sournoise et cadencée des imitations chinoises du fort célèbre "Out-Cast" pour faire florès sur la planète bleu. Les grands groupes passent à l'offensive, s'emparent du belly-boat sans autre forme et vous trouvez le même produit étiqueté Tartanpion, Trucmuche... Je vous épargne les sous-marques et mes bavardages sur la flotte des Kick-Boats, Drop-Stitchs...
"1991, le Float-Tube s'est ouvert, le marché aussi."
Globalement, les pionniers de la pêche en flotteur se composaient de deux groupes bien distinct. D’une part les pêcheurs de truites en "Stillwater", assidue depuis les années 1975, qui utilisaient ces tubes pour étendre leurs zones d’actions sur les petits lacs difficiles d’accès, souvent en altitudes, inaccessibles aux bateaux ou à pratiquer en wading; John Gierach relate son expérience au sujet de son Belly-Boats dans "Pêcheur Commando" environ 10 pages... "Traité zen et de l'art de la pêche à la mouche", extrait :
"Je ne sais pas exactement quand les premiers sont apparus, mais l'idée, comme la plupart des idées est ancienne. S'il est fort probable que des gens se mirent à patauger dans des chambres à air dès le lendemain de leur invention, il fallut tout de même attendre quelques temps avant qu'un pêcheur inventif y adjoigne une house, une assise, un dossier, un tablier de lancer et des poches pour ranger du matériel."
L'ironie étant la marque de fabrique de J. Gierach, elle ne fait de sens que par sa justesse.
Mais revenons à notre deuxième groupe, composé des pêcheurs d’eaux plus chaudes sur des étangs riches en Crapet-Arlequins (Centrarchidae, similaire à la perche soleil...)... Une pêche de loisir très populaire au États-Unis et au Québec. Aussi, de toute évidence, la communauté des chasseurs de gibiers d'eau. On comptait également l'assemblée itinérante des pêcheurs côtiers voire estuariens, qui recherchaient quelque chose de léger et portable pour se rendre sur les postes éloignés où ils ciblaient principalement le bar rayé. Dans les années 1980, par affinité, ils s'orientèrent sur le redoutable "Insul Dri", dont le profil et la taille augmenté facilitait la navigation dans le clapot maritime. Quant aux Bass-Pro-Shops, ils ont sauté dans le train en marche.
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| "Les débuts, le Marv Taylor's 1980" |
De nos jours, indifféremment, les pratiquants emportent leur tubes presque partout où il y a assez d'eau pour flotter. Majoritairement, vous croiserez plus de pêcheurs glissant sur l'onde en canards gonflables, qu'un académicien ses palmes accrochées au gilet.
Le clan des irréductibles du First-Inner-Tube :
"The Circle" : de la nostalgie d'une vieille chambre à air de tracteur; Si l'on en croit nos amis d'outre-atlantique, sa manœuvrabilité est incomparable, la stabilité accrue et la puissance de progression inégalée encore aujourd'hui. En effet, d’après ces inconditionnels, le "Rounded-Tube" permet d’appuyer les genoux sur le flan du boudin, réduisant les efforts tout en améliorant le confort et favorisant la propulsion. En ce cas précis, aucune comparaison possible avec ce que nous connaissons de la nage moderne sur nos engins.
Il y a encore aux quatre coins de monde et c'est un bien immuable, quelques passionnés qui bricolent au fond d'une grange.
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| "Modern Circle Inner" Made In France |
À tous les aficionados qui n’ont pas de garage pour bricoler un Float-Tube antique :
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| "Le Cutthroat, un joyau à l'ancienne en action..." |
✔ Côté Float-Tube ne manquez pas : La pêche du Black-Bass
